Déplacer un arum n’est pas qu’une affaire de bêche et de muscles. Quand on touche à cette plante graphique, capable d’illuminer un coin d’ombre comme une applique murale, le timing et la méthode font toute la différence. Mal placé près d’une terrasse trop ensoleillée, coincé dans un massif devenu trop dense ou gênant un passage, l’arum peut parfaitement déménager sans y laisser trop de plumes… à condition de respecter son cycle, d’anticiper le chantier et de penser au sol comme à des fondations de maison. Un sol compacté et mal préparé, c’est pour une plante l’équivalent d’une dalle fissurée pour une extension : tôt ou tard, les problèmes remontent.
Dans de nombreux jardins, l’arum sert de lien entre la maison et l’extérieur : bord d’allée, pied de mur, proximité d’un bassin ou d’une terrasse bois. Quand on rénove son habitat ou qu’on repense l’aménagement, il est fréquent de devoir le déplacer. C’est là que les ennuis commencent pour ceux qui improvisent en plein été, sous 30 °C, avec un sol dur comme du béton. Racines arrachées, plantes qui s’effondrent, floraison sacrifiée l’année suivante… autant de dégâts pourtant évitables. En travaillant comme sur un chantier bien mené – diagnostic, préparation, intervention, finitions – le déplacement devient une occasion d’améliorer le confort du jardin, la cohérence des massifs et même la santé de la plante, qui profite d’un sol enrichi et mieux drainé.
En bref
- Période idéale : fin d’automne ou tout début de printemps, pendant ou juste après la dormance de l’arum.
- Périodes à éviter : été chaud, gel prolongé, pleine floraison ou forte croissance.
- Sol à privilégier : terre ameublie, riche en humus, fraîche mais bien drainée, préparée avant le déterrage.
- Geste clé : garder une grosse motte de terre autour des rhizomes pour limiter le choc et préserver les racines fines.
- Soins après déplacement : arrosage régulier mais non excessif, paillage, surveillance du feuillage pour détecter le stress.
- Objectif final : assurer une reprise solide et une floraison durable, tout en intégrant l’arum dans un jardin plus fonctionnel.
Comprendre le cycle de l’arum pour choisir le bon moment de déplacement
Avant de sortir la bêche, il est indispensable de comprendre comment vit un arum. Comme un bâtiment qui alterne gros œuvre et finitions, cette plante suit un rythme annuel fait de croissance intense, de floraison, puis de repos. Ignorer ce calendrier, c’est comme percer une dalle juste après le coulage du béton : techniquement possible, mais avec un risque maximum de dégâts. Le déplacement doit s’inscrire dans la « phase calme » de la plante, lorsque l’activité interne ralentit et que le système racinaire peut encaisser un dérangement sans trop de casse.
Dans le jardin de Sophie, par exemple, une bordure d’arums longeait une allée devenue trop étroite après la création d’un abri de jardin. La tentation était grande de tout bouger en juillet, quand elle avait du temps. En repoussant l’opération à la période de dormance, les plantes ont été déplacées sans perdre un seul pied, et la floraison suivante a été au rendez-vous. Même chantier, même jardin, seul le moment a changé… et tout a suivi.
Les grandes phases du cycle de l’arum à connaître avant de le déplacer
L’arum alterne deux grandes périodes : une phase de croissance active, puis une phase de repos. Pendant la croissance, au printemps et en début d’été, la plante produit un feuillage généreux et ses inflorescences caractéristiques. Toute l’énergie est concentrée sur la photosynthèse et la mise en réserve dans les rhizomes ou bulbes. À ce moment-là , la moindre agression sur les racines se paie cash : flétrissement, floraison avortée, retard de croissance. Ce n’est clairement pas le bon créneau pour planter un levier sous la motte.
En automne, le scénario change : les températures baissent, le feuillage jaunit, puis sèche. L’activité aérienne ralentit jusqu’à s’arrêter. La plante passe alors en repos végétatif. Sous terre, les organes de réserve se stabilisent, un peu comme une maison qui consomme moins d’énergie en mode hors-gel. C’est cette phase qui ouvre la porte à un déplacement raisonnable, car la circulation de sève est diminuée et le stress hydrique largement réduit.
- Printemps : sortie de dormance, jeunes pousses, racines qui se réactivent.
- Début d’été : feuillage développé, floraison, constitution des réserves.
- Automne : ralentissement, jaunissement, entrée en dormance.
- Hiver : repos, activité concentrée dans les rhizomes, peu de circulation de sève.
Comprendre ces étapes permet de caler le déplacement sur une période où la plante « encaisse » mieux les secousses. On parle d’un organisme vivant, pas d’un simple objet décoratif.
| Saison | État de l’arum | Transplantation recommandée |
|---|---|---|
| Fin d’automne | Feuillage qui jaunit, entrée en dormance | Oui, période idéale pour le déplacement |
| Début de printemps | Reprise douce, petites pousses en sortie de sol | Oui, très favorable si le sol est ressuyé |
| Été | Pleine croissance, floraison en cours | Non, conditions trop stressantes |
| Hiver avec gel | Repos, sol froid ou gelé | Non, sauf climat très doux et sol souple |
L’enseignement est simple : en visant la dormance ou le réveil très progressif, on déplace l’arum au moment où il est le moins fragile. C’est la base avant de parler de pelle, de compost ou de paillage.

Quand déplacer un arum : saisons favorables et erreurs de timing à éviter
Une fois le cycle de la plante compris, vient la question clé : à quel moment précis intervenir ? Entre automne et printemps, il existe plusieurs fenêtres intéressantes, selon le climat, la nature du sol et les travaux prévus dans le jardin. L’objectif reste le même : trouver un créneau où le sol est facile à travailler, la météo relativement douce et la plante ni en plein effort de floraison, ni en combat contre le gel. Un déplacement d’arum bien calé, c’est comme un chantier de toiture lancé par temps sec : tout se passe mieux, du début à la fin.
Dans un lotissement près de Lyon, un groupe d’arums a été déplacé en deux vagues : une moitié en octobre, l’autre en mars. Les deux se sont bien comportés, mais avec quelques nuances. Ceux d’automne ont installé leurs racines avant l’hiver et ont redémarré fort dès avril. Ceux de printemps ont mis un peu plus de temps à se refaire, mais ont profité de pluies régulières. Le bilan montre que les deux périodes sont viables, à condition de rester dans des marges confortables.
Déplacer un arum en automne ou au printemps : quels avantages concrets ?
En automne, le sol est encore tiède, les pluies reviennent, et la plante sort tout juste de sa saison de floraison. Son feuillage décline, ce qui veut dire moins de volume à manipuler et moins d’évaporation à gérer. L’arum, replanté dans un sol couché comme il faut, profite des dernières semaines de douceur pour émettre de nouvelles racines. Avec un bon paillage, il passe l’hiver comme dans une couette, prêt à redémarrer dès le retour des beaux jours.
Au début du printemps, juste après les dernières gelées, une autre fenêtre s’ouvre. Le sol se réchauffe, devient plus souple, et l’arum sort tout doucement de son repos. Transplanté à ce moment, il va relancer immédiatement ses racines dans son nouveau « logement ». Dans les régions aux hivers rudes, c’est souvent le meilleur choix, car on évite le risque de gel direct sur les rhizomes fraîchement installés.
- Automne : moins de feuillage, bonne humidité naturelle, temps pour s’enraciner avant l’hiver.
- Printemps : sol souple, températures modérées, pluies fréquentes pour accompagner l’enracinement.
- Climat froid : préférence nette pour le printemps pour limiter les chocs de gel.
L’essentiel est de rester en dehors des extrêmes : pas de canicule, pas de gel profond. L’arum apprécie la nuance, un peu comme un bon enduit qui n’aime ni la pluie battante ni le soleil brûlant au moment de l’application.
| Situation | Moment conseillé | Précaution principale |
|---|---|---|
| Jardin en climat tempéré | Fin d’automne ou début de printemps | Vérifier que le sol reste souple et non détrempé |
| Région aux hivers rigoureux | Printemps après les dernières gelées | Protéger du retour de froid avec un paillage épais |
| Massif encombré après floraison | Automne, pendant le nettoyage | Profiter du rabattage du feuillage pour faciliter le chantier |
| Réaménagement de terrasse ou allée | Automne ou printemps | Coordonner avec les autres travaux d’extérieur |
Les périodes à éviter absolument pour déplacer un arum
Certains créneaux sont franchement à proscrire. Déplacer un arum en été, surtout en pleine chaleur, revient à couler une chape par 40 °C : tout craquelle. Le sol sèche vite, les racines n’ont pas le temps de se refaire, et la plante se bat contre l’évaporation avant même d’avoir pris ses marques. Même avec des arrosages fréquents, le stress hydrique est intense et la reprise très aléatoire.
En hiver, dès que le sol est gelé ou saturé d’eau, c’est l’autre extrême. La terre est dure comme du béton ou se transforme en boue, la bêche abîme les racines et l’eau stagnante asphyxie les rhizomes. Le risque de pourriture augmente, et la plantule déplacée se retrouve comme un chantier inondé qu’on essaie de terminer à tout prix.
- Été : chaleur forte, sol sec, transpiration maximale du feuillage.
- Hiver gelé : sol dur, racines cassées, risque élevé de pourriture.
- Pleine floraison : plante déjà très sollicitée, énergie concentrée dans les fleurs.
En résumé, le bon timing, c’est la moitié de la réussite. L’autre moitié se joue dans la préparation du sol et des racines, thème du prochain volet.
Préparer l’arum et le nouvel emplacement avant le déplacement
Un déplacement d’arum se prépare comme un chantier sérieux : on ne casse pas un mur porteur sans étai, on ne déterre pas une plante sans préparer sa nouvelle maison. La réussite se joue souvent dans les jours qui précèdent, quand on humidifie le sol, qu’on choisit l’emplacement le plus adapté et qu’on travaille la terre en profondeur. L’objectif est simple : que l’arum passe du point A au point B sans se retrouver dans un sol compacté et pauvre, sinon il faudra des saisons pour qu’il s’en remette.
Marc, propriétaire d’un terrain en pente, a dû déplacer une longue bordure d’arums installée sur un talus qui s’érodait. En préparant soigneusement une nouvelle zone près d’un point d’eau, avec un sol enrichi au compost et bien ameubli, il a réussi à déplacer l’ensemble de la bordure avec un taux de perte nul. Sans cette préparation, la moitié des plantes aurait probablement dépéri en quelques semaines.
Préparer l’arum : hydratation, nettoyage et extraction en douceur
Quelques jours avant le chantier, un arrosage généreux autour du pied facilite énormément le travail. Un sol légèrement humide se décolle mieux et permet de garder une grosse motte autour des rhizomes. Cette motte, c’est l’amortisseur du déplacement, comme un isolant sous une dalle flottante. Sans elle, les racines fines se rompent et la plante se retrouve à nu.
Il est également utile de nettoyer le feuillage en supprimant les parties abîmées ou trop allongées. Cela limite l’évaporation après le déplacement et réduit le risque de casse pendant la manipulation. Attention toutefois à ne pas « scalper » la plante : le but est de l’alléger, pas de la réduire à un moignon.
- Arroser 2 Ă 3 jours avant pour assouplir la terre.
- Couper les feuilles sèches ou très abîmées.
- Préparer une bâche ou une caisse pour poser les mottes sans les casser.
| Étape de préparation | But recherché | Effet sur la reprise |
|---|---|---|
| Arrosage anticipé | Assouplir le sol, limiter la casse des racines | Meilleure motte, moins de stress hydrique |
| Nettoyage du feuillage | Réduire l’évaporation, faciliter la manutention | Plante qui se concentre sur ses racines |
| Préparation de la zone de pose | Éviter que les racines restent à l’air libre | Protection des rhizomes pendant le transport |
Choisir et préparer le nouvel emplacement de l’arum
L’arum est exigeant sur certains points : il aime les sols riches, frais et bien drainés, et une exposition plutôt de mi-ombre. En plein soleil brûlant, son feuillage grille sur les bords comme une peinture exposée aux UV. À l’inverse, dans une ombre trop dense, la floraison chute. L’idéal : une zone recevant le soleil du matin et une ombre légère l’après-midi, par exemple au pied d’un arbre caduc ou le long d’un mur orienté est.
Le sol doit être travaillé en profondeur. Une fourche-bêche ou une grelinette est parfaite pour aérer sans retourner complètement la terre, histoire de ne pas massacrer la vie microbienne. Un apport de compost mûr, bien décomposé, enrichit la terre sans brûler les racines. Les sols lourds gagnent à être allégés avec un peu de sable grossier ou de gravier fin pour éviter la stagnation de l’eau.
- Privilégier un emplacement en mi-ombre proche d’un point d’eau ou d’une zone fraîche.
- Ameublir le sol sur 25 Ă 30 cm de profondeur.
- Mélanger terre de jardin et compost mûr pour créer un lit fertile.
| Critère | Recommandation | Impact sur l’arum |
|---|---|---|
| Lumière | Mi-ombre lumineuse, soleil doux le matin | Feuillage sain, floraison régulière |
| Type de sol | Humifère, meuble, riche en matière organique | Enracinement rapide, croissance vigoureuse |
| Humidité | Sol frais mais non marécageux | Moins de risque de pourriture, plante plus stable |
| Exposition aux vents | Zone abritée des vents dominants | Feuillage moins abîmé, tiges plus solides |
Cette préparation en amont transforme le déplacement en simple transfert, et non en sauvetage de dernière minute. L’arum arrive sur un terrain prêt, comme une maison livrée avec réseaux et fondations déjà achevés.
Techniques de transplantation et gestes pour assurer la reprise de l’arum
Au moment de déterrer et replanter l’arum, tout se joue au geste. Une motte arrachée à la va-vite, comme un carrelage qu’on soulève au burin sans précaution, laisse des dégâts invisibles mais bien réels. Racines fines sectionnées, rhizomes fendus, collet blessé : autant de portes ouvertes aux maladies et au stress. À l’inverse, une extraction en douceur et une replantation soignée permettent à la plante de repartir comme si de rien n’était, ou presque.
Dans un jardin de lotissement, deux massifs ont servi d’exemple. Le premier a été déplacé en quelques heures, sans méthode : racines exposées, arrosage sporadique, motte émiettée. Résultat : la moitié des arums a disparu. Le second, géré avec une approche rigoureuse (mottes intactes, trou prêt, arrosage copieux, paillage), a offert une floraison spectaculaire dès l’année suivante. Même contexte, mais un soin radicalement différent au moment du geste.
Déterrer et replanter l’arum : la bonne méthode pas à pas
Pour déterrer l’arum, la bêche doit être plantée en cercle autour du pied, à une distance suffisante pour ne pas trancher trop de racines. L’idée est de soulever un bloc de terre complet, comme on soulève une dalle posée sur un lit de sable, sans la briser. Cette motte est ensuite transportée rapidement vers le nouvel emplacement, idéalement sans passer plus d’une heure hors du sol.
Dans le trou de plantation, déjà préparé, la motte est posée à la même profondeur que dans son ancien emplacement. Replanter trop profond, c’est comme enterrer un câble électrique trop bas : tout devient compliqué à entretenir. À l’inverse, planter trop haut expose au dessèchement et aux coups de chaud.
- Découper un large cercle autour de la plante avant de soulever.
- Conserver la motte la plus intacte possible.
- Replanter à la même profondeur qu’à l’origine, sans enterrer le collet.
| Étape | Geste clé | Erreur à éviter |
|---|---|---|
| Déterrage | Soulèvement large, motte entière | Planter la bêche trop près du pied |
| Transport | Déplacement rapide, motte posée sur bâche | Laisser les racines au soleil ou au vent |
| Replantation | Mise à niveau du collet, terre tassée à la main | Enfouir la plante trop profondément |
Arrosage, paillage et premières semaines de surveillance
Une fois l’arum replanté, un arrosage copieux s’impose. Il ne s’agit pas de l’inonder pour longtemps, mais de bien mettre la terre en contact avec les racines et de chasser les poches d’air. Ce premier arrosage joue le rôle d’un joint de finition : il comble les vides et stabilise l’ensemble. Ensuite, les arrosages doivent rester réguliers mais raisonnés, en laissant la surface sécher légèrement entre deux passages.
Un paillage organique (feuilles mortes, broyat de branches, paille propre) protège le sol contre l’évaporation et les variations brutales de température. Ce « manteau » limite également la pousse des herbes concurrentes. En climat froid, un paillage plus épais protège les rhizomes du gel. En climat chaud, il sert de bouclier contre les coups de chaud.
- Arroser abondamment juste après la plantation, puis tous les 3 à 4 jours par temps sec.
- Installer 5 Ă 8 cm de paillis autour du pied, sans coller au collet.
- Observer le feuillage chaque semaine pour repérer un stress éventuel.
| Geste de suivi | Fréquence | Résultat attendu |
|---|---|---|
| Arrosage | Intense au départ, puis adapté à la météo | Humidité régulière, sans asphyxie des racines |
| Contrôle du paillage | Hebdomadaire | Sol protégé, peu d’herbes concurrentes |
| Observation du feuillage | À chaque passage au jardin | Détection précoce des signes de stress |
Après quelques semaines, lorsque de nouvelles pousses apparaissent ou que le feuillage se redresse franchement, on peut considérer que la reprise est engagée. L’arum a pris possession de son nouvel emplacement, prêt à jouer son rôle dans l’esthétique globale du jardin.
Erreurs fréquentes et signes de stress d’un arum mal déplacé
Malgré toutes les précautions, certains réflexes mettent souvent l’arum en difficulté. Le problème ne vient pas toujours de la plante, mais de gestes mal adaptés : sol détrempé, excès d’eau, exposition inappropriée. Repérer rapidement les signes de stress permet de corriger le tir avant que la plante ne décline pour de bon. Comme sur un chantier, mieux vaut intervenir dès les premières fissures plutôt que d’attendre l’effondrement.
Dans de nombreux jardins, les mêmes erreurs se répètent : déplacement en été « parce qu’on a du temps », arrosage continu « pour aider », replantation dans un sol lourd où l’eau stagne. L’arum, pourtant solide, finit par lâcher. À l’inverse, là où le sol est bien préparé, l’excès d’eau maîtrisé et la lumière adaptée, les arums déplacés deviennent souvent les plus beaux massifs du jardin.
Les pièges classiques à éviter lors du déplacement d’un arum
Certains faux pas reviennent presque systématiquement. Transplanter en pleine floraison coupe la plante au milieu de son effort : les fleurs avortent, les réserves ne se font pas correctement, et la reprise est compromise. Déplacer en pleine canicule, c’est lui imposer un double combat : reconstruire des racines tout en luttant contre la déshydratation. Enfin, replanter dans une cuvette où l’eau s’accumule expose les rhizomes à la pourriture.
- Éviter à tout prix la pleine floraison pour le déplacement.
- Ne pas travailler le sol gelé ou détrempé.
- Refuser les sols marécageux sans drainage.
| Erreur fréquente | Conséquence | Solution |
|---|---|---|
| Transplanter en été | Flétrissement, dépérissement rapide | Attendre l’automne ou le printemps |
| Arrosage excessif | Pourriture des racines, jaunissement | Laisser ressuyer entre deux arrosages |
| Sol non préparé | Racines confinées, faible reprise | Ameublir et enrichir avant la plantation |
Reconnaître les signes de stress et réagir vite
Après le déplacement, l’arum « parle » à travers son feuillage. Des feuilles jaunes et molles signalent souvent un excès d’eau ou un mauvais drainage. Des feuilles brûlées sur les bords révèlent une exposition trop ensoleillée. L’absence totale de nouvelles pousses après plusieurs semaines indique généralement un enracinement difficile, soit par manque de nutriments, soit par sol trop compact.
Plus le diagnostic est posé tôt, plus il est possible de rattraper la situation. On ajuste l’arrosage, on allège le paillage, on améliore le drainage voire, dans les cas extrêmes, on déplace de nouveau l’arum vers un sol plus adapté. Il vaut mieux un deuxième déplacement bien mené qu’une lente agonie sur plusieurs saisons.
- Feuilles qui jaunissent : vérifier le drainage et réduire l’arrosage.
- Feuilles brûlées : créer un ombrage ou déplacer légèrement la plante.
- Pas de reprise visible : apporter du compost et patienter, tout en surveillant l’état des tiges.
| Signe observé | Cause probable | Action corrective |
|---|---|---|
| Feuillage jaune et mou | Excès d’eau, stagnation | Limiter les arrosages, améliorer l’évacuation |
| Feuilles grillées sur les bords | Trop de soleil direct | Installer un ombrage, pailler davantage |
| Odeur de pourriture au collet | Sol marécageux, champignons | Alléger le sol, supprimer les parties atteintes |
Avec ces repères, déplacer un arum cesse d’être une opération au petit bonheur la chance. C’est une intervention réfléchie, calée sur le cycle de la plante et sur les contraintes du jardin, pour un résultat durable et un massif qui reste beau d’année en année.
À quel moment précis de l’année est-il préférable de déplacer un arum ?
Le meilleur moment pour déplacer un arum se situe en fin d’automne, lorsque le feuillage jaunit et que la plante entre en dormance, ou au tout début du printemps, juste après les dernières gelées. Dans ces périodes, l’activité de la plante est ralentie, ce qui limite le stress et facilite la reprise des racines dans le nouveau sol. Il est fortement déconseillé d’intervenir en été ou en période de gel, beaucoup trop éprouvantes pour un arum transplanté.
Faut-il couper les feuilles avant de déplacer un arum ?
Il n’est pas nécessaire de supprimer tout le feuillage, mais il est recommandé d’enlever les feuilles abîmées ou trop développées avant le déplacement. Cela réduit l’évaporation et le stress hydrique, surtout si le déménagement se fait en fin d’hiver ou au début du printemps. En période de dormance, le feuillage étant déjà en train de sécher, la plante supporte encore mieux l’intervention.
Quelle profondeur de trou faut-il prévoir pour replanter un arum ?
Le trou doit être plus large que profond : environ deux fois le diamètre de la motte et légèrement plus profond que le système racinaire. Le fond est ameubli puis enrichi avec un mélange de terre de jardin et de compost mûr. L’arum doit être replanté à la même profondeur que dans son emplacement d’origine, pour éviter à la fois la pourriture du collet (si trop enterré) et le dessèchement (s’il est trop haut).
Combien de temps faut-il pour qu’un arum déplacé reprenne vraiment ?
La reprise se fait généralement sur une saison complète. Des signes positifs peuvent apparaître en quelques semaines, comme de nouvelles feuilles ou un feuillage plus ferme, mais la floraison retrouve souvent toute son intensité l’année suivante. Une bonne préparation du sol, un arrosage adapté et un paillage efficace accélèrent nettement cette reprise.
Peut-on diviser un arum lors de son déplacement ?
Oui, le déplacement est un moment idéal pour diviser un arum devenu trop dense. Une fois la motte sortie de terre, il est possible de séparer délicatement les rhizomes ou bulbes en plusieurs éclats, chacun muni de racines et de bourgeons. Chaque éclat peut ensuite être replanté dans un sol préparé. Cette division permet de rajeunir le massif, de limiter l’encombrement et de multiplier les arums dans différents coins du jardin.


